Trois géants des télécommunications se disputent actuellement le rachat de La Poste Mobile, le cinquième opérateur mobile en France. Selon les dernières informations, Orange, Iliad (la société mère de Free) et Bouygues Telecom auraient déposé des offres fermes pour l'acquisition de cette entreprise. La valorisation de La Poste Mobile est estimée entre 600 et 750 millions d'euros, ce qui en fait une acquisition hautement convoitée sur le marché. Chacun des trois candidats envisage de racheter les 51 % détenus par le groupe public au sein de cet opérateur mobile virtuel.
Cependant, SFR, détenant les 49 % restants, pourrait jouer un rôle crucial dans cette transaction. En effet, en tant que coactionnaire et fournisseur de réseau, SFR dispose d'un droit d'agrément sur le futur acheteur, lui accordant ainsi un droit de veto potentiel. De plus, SFR bénéficie d'un droit de préemption qui lui donne la priorité sur l'achat des parts de son partenaire.
Mais l'enjeu ne s'arrête pas là. La question de l'accord de partage des réseaux se pose également. Si Orange, Bouygues ou Free deviennent actionnaires de La Poste Mobile, cette dernière pourrait vouloir utiliser leurs réseaux plutôt que celui de SFR. En outre, La Poste Mobile souhaite que sa marque persiste et soit toujours distribuée dans les 7 000 bureaux de poste à travers le pays.
Fondée en 2011, La Poste Mobile s'est rapidement imposée sur le marché avec ses forfaits à prix abordables. Elle compte désormais plus de 2 millions de clients, ce qui en fait le cinquième opérateur mobile en France. Son expansion rapide et sa rentabilité, avec un Ebitda prévu de 48 millions d'euros cette année, témoignent de son succès dans un secteur en pleine mutation. Ce rachat potentiel marque ainsi une nouvelle étape dans l'évolution de La Poste, qui cherche à diversifier ses activités pour compenser le déclin de son activité historique de distribution de courrier.