Ce sont quatre jours de salaire qui ont été retenus sur un employé de la Poste pour avoir effectué un jour de grève. Le concerné a porté l’affaire devant le conseil des prud’hommes. Mardi, la devanture du palais de justice a accueilli un rassemblement de manifestants ayant répondu à l’appel de la CGT.
Le rassemblement qui s’est tenu mardi devant le palais de justice de Châteauroux a été organisé par la CGT. Ce sont alors plusieurs dizaines de personnes qui sont venues défendre le droit de grève. A l’origine de cette mobilisation se trouve le cas du postier et délégué syndical de la CGT, Greg Bouillaguet. Ce dernier s’est vu retenir quatre jours de salaire pour avoir réalisé 24 heures de grève lors de la venue du PDG de la Poste, Philippe Wahl, dans l’Indre. Sanction étonnante et inattendue sachant qu’il avait observé cette journée de grève un vendredi avant son jour de repos et précédant le week-end de la Pentecôte.
La direction de la Poste qui se base uniquement sur le jour de retour du salarié au travail, soit le mardi de la semaine suivante, défend donc une absence de 4 jours et se montre intraitable malgré les tentatives de négociation. Le concerné ainsi que la CGT ne sont bien évidemment pas d’accord. D’où ce recours à l’arbitrage du conseil de Prud’hommes devant l’irréductibilité des différences d’appréciation de cette situation.
Mardi 2 mai, ce n’est pas seul que le salarié a assisté à l’audience. La CGT qui a été appelée à le soutenir s’est tenue derrière lui. Ce sont donc une bonne dizaine de manifestants qui ont répondu présent. La gravité des faits a particulièrement attiré l’attention de la CGT qui y voit un « management par la peur », une tentative d’intimidation et une attaque au syndicat lui-même, selon les termes de sa secrétaire départementale Angélique Bury-Bodin.
La CGT ne manque pas d'alerter sur le caractère fréquent de ces retenues qu’elle juge abusives. Sachant que d’autres cas du même genre, survenus à partir du mois de juin lui ont été rapportés, le syndicat dans l'Indre estime que cela devient « monnaie courante ». Il faudra attendre le 11 juillet, date indiquée pour la publication du jugement mis en délibération par le conseil des prud’hommes pour connaître de ce qui ressort de cette affaire. Il s’agit de la première qui a été portée devant cette institution malgré l’existence des cas antérieurs évoqués plus haut.